Cercle Condorcet-Voltaire du Pays de Gex et de Genève

Yann Tainguy

Lundi 8 juin 2015

Yann TAINGUY

Vice-amiral d’escadre, ancien Commandant de la zone maritime et Préfet maritime de la Méditerranée de 2009 à 2013.

Le préfet maritime, autorité de l’État en mer

À l’origine essentiellement coutumier, le droit international de la mer s’est dans les dernières décennies considérablement enrichi et structuré, consacrant l’importance économique et stratégique des espaces maritimes, liée aux échanges commerciaux, aux ressources économiques des fonds et des eaux, aux enjeux environnementaux, aux intérêts des grandes puissances, et aux revendications économiques et territoriales des pays littoraux.
La France, présente sur tous les océans, est ainsi devenue, par les Zones Économiques Exclusives qui lui ont été reconnues, détentrice du deuxième espace maritime mondial, exerçant sa souveraineté sur une surface de plus de onze millions de kilomètres carrés.
Le rôle donné au Préfet Maritime, appellation fixée par le Consulat en 1800 succédant à l’Intendant de Marine institué par Colbert en 1689, a accompagné cette évolution majeure des droits et devoirs nouveaux des États côtiers, de leur littoral à la haute mer. Représentant direct du Premier Ministre, le Préfet Maritime a vu en 1978 puis en 2004 ses responsabilités élargies et renforcées devenant dans sa zone l’autorité unique de la souveraineté et de l’action de l’État en mer.
Pour Richelieu « les larmes de nos souverains ont le goût salé de la mer qu’ils ont ignorée ». Si la France acquiert une conscience suffisante de la chance exceptionnelle de sa situation et de l’étendue de ses espaces maritimes, alors une part belle de son avenir pourrait bien, pour le prochain siècle, être en mer.