Juriste, Professeure émérite de droit public et de science politique (Paris-Diderot), spécialiste en droit international et théorie de l’État, autrice du récent ouvrage « Régression de la démocratie et déchaînement de la violence», Editions Textuel, 2019.Monique Chemillier-Gendreau
LA DÉMOCRATIE POURRA-T-ELLE ENCORE LIMITER LA VIOLENCE SOCIALE ET À QUELLES CONDITIONS ?
Son livre sur la démocratie a tellement répondu aux questionnements des citoyens que nous tentons de rester que son éditeur a dû le faire réimprimer.
Considérée comme le meilleur des systèmes politiques, la démocratie est supposée satisfaire les aspirations des peuples selon un certain nombre de critères : liberté des élections, suffrage universel, multipartisme, séparation des pouvoirs, respect des droits de l’homme, état de droit. Mais ces mécanismes institutionnels ne suffisent pas à donner aux peuples le sentiment d’être maîtres de leurs destins. C’est ainsi que la démocratie se trouve confrontée dans de nombreuses sociétés à des mouvements de contestation qui déclenchent une répression ouvrant alors des cycles de violence. La pensée critique doit impérativement s’exercer pour analyser l’essence de la démocratie au-delà des critères institutionnels par lesquels on se contente le plus souvent de la définir. On se trouve alors confronté à une série de questions :
comment prendre en compte la pluralité de la société, SANS AUCUNE EXCLUSION, de manière à ce que tous aient le sentiment d’appartenir à une communauté politique ?
la souveraineté qui est la qualité reconnue aux États est-elle compatible avec la démocratie ?
au-delà de sociétés nationales, les institutions internationales répondent-elles à l’impératif démocratique ?
Présentation de Madame la Professeure Chemillier-Gendreau par Hélène POUR, vice -présidente
Madame, d’abord, merci d’exister.
Vous écrivez que ce monde est un bateau ivre condamné au naufrage. Mais c’est mal vous connaître de croire que vous baissez les bras. Ce soir, vous avez accepté de nous lancer des bouées, des propositions pour que tous ensemble, nous évitions une noyade généralisée.
Face aux violences qui se déchaînent, vous lancez l’alerte et ce n’est pas la première fois! Vous démontrez par là quelle place les juristes peuvent avoir sur l’évolution des sociétés. Et vous avez la dente très dure. J’ose dire très familièrement, qu’avec vous, on ne peut plus faire joujou. Présidente d’honneur de l’Association française des juristes démocrates fondée par René Cassin, membre du Tribunal Russell sur la Palestine, encadrement juridique au mouvement des sans-papiers, défense des pays du Sud face aux requins du Nord, soutien aux réfugiés écologiques et tant d’autres causes encore. C’est vous. Avant vous, à cette même place, Stephane Hessel, auteur d’Indignez-vous, s’est insurgé contre l’état du monde… Mais en quoi les succès d’édition de l’un comme de l’autre,… En quoi l’homme qu’il était et la femme que vous êtes vont pouvoir changer la donne… et casser ces multiples oppositions entre intérêt général et logiques du profit?
Vos propositions pour l’instauration d’une société radicalement différente, … elles nous enthousiasment mais nous amènent aussi à nous poser des questions fondamentales quant à leur réussite. Et là, nous vous appelons à l’aide !Toutes et toutes avec vous mais avec qui d’autre ? Quel chef ou cheffe serait capable de prendre de tels risques pour créer cet « ensemble » que vous prônez dans et parmi les peuples ? Alors, comment ne pas reconnaître les « regards sur le monde actuel » du visionnaire Paul Valery lorsqu’il observe que “ la politique, c’est l’art d’empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde?.”
Nous reprenons le cycle de conférence avec confiance et plein d’enthousiasme. Notre décision est motivée par le fait que le Novotel qui nous héberge pratique un protocole sanitaire des plus rigoureux et qui nous assure une parfaite sécurité. L’air est renouvelé par une ventilation efficace. La salle est nettoyée selon les critères d’hygiène les plus rigoureux et non occupée les 12 h qui précède la conférence. Dans un premier temps, nous n’accueillerons que 24 personnes. 4 tables de 2 mètres de diamètre seront préparées pour le dîner avec 6 convives séparés de 1 m. Comme vous le voyez, tout est fait pour que nous vivions sereinement et avec joie la conférence de M Luc Heimendinger que nous remercions d’avoir accepté notre invitation. Merci de vous inscrire au plus vite, car il n’y aura que 24 participants.
André Moser, président Cercle Condorcet-Voltaire du Pays de Gex et de Genève
Luc Heimendinger
Le conflit
Le conflit, qu’est-ce que c’est et qu’est-ce que ce n’est pas, pour qui, comment on y va et comment on en sort.
Novotel de Ferney-Voltaire – protocole sanitaire (allsafe) de la société ACCOR
Accueil : 19 h 15 – Conférence : 19h45 / Dîner-débat avec conférence — membres : 26 € — Non membre : 28 €
Actuellement procureur de la République à la Cour d’appel de Grenobleaprès avoir exercé notamment cinq ans en Corse (1996-2001), cinq ans à Marseille (2008-2013) et dernièrement à Chambéry, a débuté comme juge d’instruction en 1984.
Le crime de sang dans tous ses états.
Jacques Dallest a eu durant sa carrière déjà longue, l’occasion de vivre des tragédies sanglantes, de côtoyer le crime dans tous ses états. il saura nous rendre le travail d’enquête et l’ambiance sur les lieux des drames accessibles, nous décrire les assassinats dans leur diversité et leur complexité, dans leur épaisseur sordide. C’est notamment dans les postes successifs qu’il a occupés en Corse et à Marseille, qu’il a eu à traiter de grandes affaires comme l’assassinat du Préfet Érignac ou encore les meurtres dans les quartiers nord de Marseille, mais aussi bien les crimes du quotidien : crimes sexuels, « cold cases » (affaires classées non résolues)…
Narrateur d’exception, il a d’ailleurs remarquablement raconté ses années de terrain dans son ouvrage « Mes homicides, un procureur face au crime » publié en 2015, chez Robert Laffont.